Portrait de Katarina – Tutosaure
Timotijevic Katarina, tutosaure, professeur de judo pour enfants handicapés nous raconte, à travers un portait, son quotidien avec ces enfants, entre attachement et distance professionnelle, un combat pour chacun.
Judokate depuis l’âge de 4 ans, Katarina était prédestinée à la haute compétition mais une tendinite persistante a eu raison de ses souhaits, il était temps de trouver son bonheur dans un tout autre domaine du judo et c’est tout naturellement, lorsque le judo club drancéen a ouvert une section handicap, qu’elle s’est proposée pour encadrer ces derniers.
En partenariat avec l’IME de Drancy, lieu de vie pour enfants handicapés mentaux et physiques, le judo club drancéen accueillait deux fois par semaine une trentaine de jeunes, de 8 à 17 ans, dans un cadre sportif,strict et respectueux comme le veulent les traditions japonaises de ce sport.
Les cours duraient 1 heure et étaient encadrés par Katarina et 3 surveillants de l’IME. Ils débutaient généralement par des cours de développement musculaire doux et se terminaient par une initiation au judo.
Il y a t’il de bonnes méthodes ou de mauvaises lorsque l’on donne cours à des enfants handicapés ?
Oui, très clairement la mauvaise méthode est de faire preuve d’impatience avec ces enfants et de les brusquer par des mots brutals ou inadaptés à leur vocabulaire ou leur niveau d’handicap. Le principal est de rester accessible et de mettre très rapidement une distance avec les élèves qui ont une tendance à s’attacher rapidement aux personnels encadrants.
Comment percevez vous votre mission ?
Ce qui m’a attiré en premier lieu dans cette mission c’est cette transmission du savoir que l’on retrouve avec des élèves non handicapés également, l’intérêt est d’observer une evolution perceptible de leurs capacités, elle est parfois assez remarquable ! Des enfants autistes par exemple qui, dans l’effort, perdaient les symptômes qui leur sont propres et redevenaient des petits enfants de leur âge…
Des anecdotes à nous raconter ?
En 1 an, je crois que je pourrais écrire un article sur chacun des cours ! (Rires), ces enfants ont tellement d’énergie à dépenser, tellement d’amour à donner, que le concentré d’aventures et d’anecdotes assemblées en 1h est impressionnant. Pour exemple, un jeune autiste de 13 ans, sous le coup de la colère s’est emporté contre la station radio, mais celle ci s’est allumée, tous les élèves se sont alors mit à danser sur la musique, une ambiance chaleureuse s’est instaurée dans la salle, c’était un moment fort de l’année.